Une solide estime de soi est souvent associée à une bonne santé mentale et à un niveau de bien-être élevé. Mais comment peut-on la renforcer?

Au fil des années, les psychologues ont conseillé différentes approches, allant de la valorisation de ses propres qualités et de la pensée positive, à la bienveillance envers soi-même pour une meilleure acceptation de soi. Cependant, les recherches récentes suggèrent qu’une estime de soi solide se développe davantage lorsque l’on se détourne de soi-même. Moins se préoccuper de son propre moi semble être le meilleur moyen d’atteindre un état de bien-être.

De nombreux protocoles expérimentaux simulant une exclusion, même au sein d’un groupe virtuel, révèlent des conséquences variées : une diminution significative de l’estime de soi, ainsi qu’un évitement de son image dans les miroirs et une perte de la capacité d’autorégulation (comme céder aux tentations de manger ou de fumer).
Le rejet a également un impact biologique : il active les circuits cérébraux du stress et de la douleur, augmentant par exemple la quantité de cortisol salivaire, un marqueur biologique du stress facilement mesurable. Cette réaction de détresse biologique est d’autant plus intense chez les personnes ayant une faible estime de soi, tandis que celles ayant une haute estime de soi sont moins affectées par un rejet similaire. En effet, l’estime de soi agit comme un amortisseur contre les blessures émotionnelles de la vie.

Les circuits cérébraux activés par le rejet social, qui diminue l’estime de soi, sont similaires à ceux activés par la douleur physique (notamment le cortex cingulaire antérieur et l’insula antérieure). En revanche, ceux activés par l’acceptation sociale font partie du réseau cérébral de la récompense, induisant un sentiment de plaisir et de bien-être (impliquant le cortex cingulaire antérieur et le striatum ventral). Ce circuit de la récompense est alimenté par des opioïdes endogènes : lorsqu’on administre une substance qui bloque ces opioïdes (comme la naltrexone) à des volontaires, ceux-ci ont tendance à moins s’estimer et à être plus réceptifs à la réception de signaux sociaux positifs, tels que les visages souriants, comme s’ils avaient un besoin accru de réconfort.

En conclusion, en cas de rejet, qui affecte toujours profondément l’estime de soi, il est important de ne pas minimiser sa détresse et de rechercher le réconfort social auprès des personnes qui vous apprécient et vous soutiennent, afin de mieux surmonter cette épreuve.

Partagez
error: Contenu protégé